Valeur numérique : 200
La Tête - Le Pauvre - Le Commencement
La lettre Resh (ר) entra devant le Saint, béni soit-Il, et lui dit : "Maître du monde, qu'il Te plaise de créer le monde avec moi, car c'est avec moi que commence le mot רֹאשׁ (Rosh - Tête/Commencement). Je suis la première, le sommet, le chef ! C'est aussi avec moi que commence רַחֲמִים (Rahamim - Miséricorde) !"
Le Saint, béni soit-Il, lui répondit : "Resh, tu es certes le commencement et la tête, mais tu commences aussi le mot רָשָׁע (Rasha - Méchant) et רַע (Ra - Mal). Tu représentes à la fois le bien et le mal, la hauteur et la bassesse. De plus, tu ressembles trop à Daleth (ד), la lettre du pauvre, mais tu n'as même pas la petite protubérance qui permet à la bénédiction de s'accrocher. Tu es une tête vide, sans couronne."
Resh enseigne la dualité fondamentale de l'existence : Tout commence par la tête (Rosh), mais cette tête peut conduire vers le bien (Rahamim) ou vers le mal (Rasha). Le libre arbitre humain se situe précisément dans cette dualité portée par Resh.
Resh signifie "tête" (רֹאשׁ - Rosh). Sa valeur numérique est 200 - double de 100 (Qof), représentant la dualité inhérente à la tête humaine qui peut choisir entre le bien et le mal.
La forme de Resh ressemble à Daleth (ד) mais sans le petit talon en bas à gauche. Pourquoi cette similitude ? Daleth représente le pauvre (Dal), et Resh aussi peut représenter la pauvreté spirituelle - une tête sans couronne, un commencement sans direction divine.
Resh commence רֹאשׁ (Rosh - Tête) - le siège de l'intellect, de la conscience, du libre arbitre. C'est dans la tête que se fait le choix fondamental entre le bien et le mal.
Mais Resh commence aussi רָשָׁע (Rasha - Méchant). Le Rasha est celui dont la tête a choisi le mal. Resh nous avertit : Une grande intelligence sans moralité devient un instrument de destruction.
Pourquoi Resh n'a-t-elle pas de couronne comme d'autres lettres ? Parce que la tête humaine doit mériter sa couronne. On ne naît pas avec - on la gagne par ses choix. La couronne (Keter) se pose sur Resh quand celle-ci choisit le bien.
Le Talmud enseigne un secret extraordinaire sur Resh et Daleth : "Pourquoi le pied de Resh est-il tourné vers Daleth ? Pour enseigner que le riche (Resh signifie aussi "riche" - עָשִׁיר Ashir) doit se tourner vers le pauvre (Daleth - דָּל Dal)."
Resh = 200, le double de 100. Cela représente la dualité de la richesse : la richesse matérielle (argent, biens) et la richesse spirituelle (sagesse, bonté). Le vrai riche est celui qui possède les deux. Celui qui n'a que l'argent est spirituellement pauvre (Daleth).
Resh = 200 = 2 x 100. Le 2 représente la dualité, le 100 la perfection. 200 est donc la perfection duale - l'unité des contraires, l'harmonie entre le corps et l'âme, le matériel et le spirituel.
200 ans : Abraham avait 100 ans et Sarah 90 ans quand Isaac est né. Ensemble = 190, presque 200. Isaac représente l'accomplissement de cette perfection duale - né de deux parents âgés qui unissent leurs perfections respectives.
Le mot רַע (Ra - Mal) = ר (200) + ע (70) = 270. Le mal commence par Resh car il utilise l'intellect (la tête) à mauvais escient. Le mal n'est pas stupide - il est intelligent mais perverti.
Resh nous enseigne que tout commencement contient sa fin. Rosh (commencement) et Sof (fin) sont liés. Comment on commence détermine comment on finit. Si on commence avec orgueil (Resh sans couronne), on finit dans la chute.
רֹאשׁ (Rosh) - Tête/Commencement : Rosh Hashana - la Tête de l'Année, le commencement qui détermine toute l'année à venir.
רַחֲמִים (Rahamim) - Miséricorde : La miséricorde vient de la "tête" divine, de la compréhension profonde que chaque créature mérite une chance.
רָשָׁע (Rasha) - Méchant : Celui dont l'intellect s'est détourné du bien. Le Rasha n'est pas ignorant - il sait mais choisit le mal consciemment.
רוּחַ (Rouah) - Esprit/Vent : L'esprit qui souffle d'en haut, qui inspire la tête de l'homme et le guide vers sa destinée.
רַב (Rav) - Maître/Grand : Le Rav est celui dont la tête (Resh) est remplie de Torah. Sa grandeur vient de sa sagesse, pas de son ego.
Le refus divin révèle que Resh ne peut fonder le monde car elle représente le choix libre qui vient après la création, pas la création elle-même. D.ieu crée d'abord, puis donne à l'homme la Resh - la tête pensante qui peut choisir.
Le Zohar enseigne que Resh correspond à Hokhma (Sagesse) - la première Sefira intellectuelle. Hokhma est le flash initial de compréhension, l'intuition pure. Resh est donc la lettre de l'inspiration soudaine, du moment où la lumière se fait dans la tête.
Mais attention : Resh sans Shin (ש) devient Rash (רָשׁ - pauvre). La tête (Resh) sans le feu divin (Shin) est vide. C'est pourquoi les deux lettres doivent s'unir pour former רֵאשִׁית (Reshit - Commencement véritable), le premier mot de la Torah après Beth.